Clichy Batignolles lots 01 & 03, Paris 17 • Livré
Centre commercial, résidence doctorants, résidence étudiants et jeunes travailleurs, bureaux, logements
Fiche technique
Maîtrise d’ouvrage Bpd Marignan
Maîtrise d’œuvre Gaëtan Le Penhuel & Associés (Mandataire), Saison Menu, Sud Architectes, Emma Blanc (Paysagiste), Franck Boutté (BET Environnemental), Scyna4 (BET Structure), Barbanel (BET Fluides)
Programme Lot 01 4 000 m² de commerces (SUD), 84 logements à loyers maîtrisés (GLP), 44 logements en accession (GLP), 1 résidence doctorants de 100 logements (SM)
Programme Lot 03 5 500 m² de commerces (SUD),
4 785 m² de bureaux (GLP), 79 logements sociaux (SM), 1 résidence étudiants et jeunes travailleurs de 152 logements (SM)
Localisation ZAC Clichy-Batignolles, Paris (75017)
Surface de plancher 57 700 m²
Budget 95 M €
HQE RT 2012
Équipe projet Bruno Vaas, Warren Lepolard, Alexandra Faucheux, Pierre Soumagnac
Photos Sergio Grazia, Charly Broyer
Entreprise générale Bouygues Construction
Réalisée avec l’agence Saison & Menu, et Sud architectes pour les commerces, l’opération doit aménager deux îlots contigus qui forment la tête de pont du nouvel écoquartier de la Zac Clichy-Batignolles. Surplombant ce qui demeure de l’emprise ferroviaire historique menant à la gare Saint-Lazare, le projet est complexe à plusieurs égards : il faut donner forme à une grande mixité de programmes posés en partie sur un sol artificiel s’élevant jusqu’à 10 mètres, et en même temps négocier le raccord avec le tissu du Paris haussmannien.
La première parcelle inclut des commerces, des logements, locatifs et en accession, les parkings de l’ensemble de l’opération ainsi qu’une résidence pour doctorants. Bordée au sud par la rue Cardinet, elle accompagne dans sa longueur l’important axe nord-sud créé pour desservir l’ensemble du nouveau quartier. Les constructions s’organisent selon un plan en U autour d’un jardin. L’ouverture de la forme permet de créer un lien direct avec le second îlot où l’on trouve une résidence pour étudiants et jeunes travailleurs, des logements sociaux, des bureaux, sur un socle commercial de moyennes surfaces.
Pour animer cette entrée dans le Paris du xxie siècle, une première solution stratégique a été négociée afin que la future station de métro de la ligne 14 soit intégrée dans le bâti et placée en évidence à l’angle de la rue Cardinet et de la nouvelle voie nord-sud. Elle débouche sur un hall commercial en double hauteur largement ouvert sur la rue. Ce parvis public installe des transparences dans toutes les directions, notamment vers le nouveau parc Martin-Luther-King et le séculaire square des Batignolles. Il permet également une transition fluide par des escaliers et des escalators jusqu’à la terrasse haute en cœur d’îlot.
À l’extérieur, creusée en bordure du bâti, une autre circulation, évoquant les escaliers de la butte Montmartre, mène au niveau haut de la dalle, dominant la végétation du parc. Cette promenade se poursuit le long de l’axe nord-sud desservant le quartier.
Le bâti se module sur la nouvelle topographie du quartier des Batignolles, accordant ses hauteurs aux différents points de vue. Ainsi, du côté de la rue Cardinet, les constructions s’alignent sur la ligne d’horizon du Paris ancien tandis qu’à l’approche des voies ferrées, elles se haussent du col. En face du parc, elles adoptent une forme crénelée tandis que les toitures plus basses sont conquises par les jardins et terrasses. Les façades tramées, sobres et régulières, rappellent la rigueur des beaux immeubles industriels parisiens. Le niveau commercial sur la dalle assure une continuité avec le second îlot qui lui oppose le contraste de son monolithe noir creusé par des patios, le long des voies de la SNCF. Face à ce volume sombre, un deuxième bâtiment avec les logements sociaux arbore des plis et des replis, où nichent balcons et jardins d’hiver, à la manière d’un origami géant. Plus loin, dernier élément de l’opération, un immeuble avec des terrasses en gradins contient le programme de bureaux. Une marqueterie architecturale propre à donner corps à la multiplicité et à la mobilité d’usages qui, désormais, s’entrelacent.